Hommage national au Colonel Arnaud Beltrame
Dans le cadre de l’hommage national rendu par le Président de la République au lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, les professeurs du lycée Chaptal ont lu le texte suivant à leurs classes entre 11h et 11h30, puis ont observé une minute de silence, et ont consacré la fin de l’heure de cours à un moment d’explications et d’échanges avec leurs élèves.
Le vendredi 23 mars, quatre de nos compatriotes ont perdu la vie au cours d’une attaque terroriste à Carcassonne et à Trèbes et 16 autres ont été blessés.
Vers 10h15, Redouane Lakdim vole une voiture en tuant le passager Jean Mazières, 61 ans, viticulteur à la retraite et en blessant gravement à la tête le conducteur, Renato Silva, un Portugais de 26 ans. Il a été placé dans un coma artificiel car son pronostic vital est toujours engagé.
Quelques minutes plus tard, un CRS rentrant d’un footing avec plusieurs collègues a été blessé par balle à Carcassonne par le terroriste qui a pris la fuite. Les CRS n’étaient pas armés.
Vers 11h15, le suspect s’est ensuite rendu dans un supermarché de Trèbes, à quelques kilomètres de là.
Deux personnes ont été tuées dans cette attaque : Christian Medves, 50 ans, chef du rayon boucherie du Super U et un client Hervé Sosna, 65 ans, maçon à la retraite.
D’autres clients ont été pris en otages, certains sont parvenus à fuir et d’autres ont fini par être libérés au cours d’une négociation.
En échange de la libération d’une dernière otage, un gendarme, Arnaud Beltrame, est alors rentré volontairement dans le magasin. Ce lieutenant-colonel avait laissé son téléphone ouvert sur la table, permettant aux gendarmes d’entendre ce qu’il se passait dans les locaux. C’est quand il a entendu des coups de feu que le GIGN est intervenu..
L’assaillant a été abattu et le dernier otage qu’il retenait, le gendarme, blessé par balles et par des coups de couteau, est mort quelques heures plus tard à l’hôpital.
Le Président de la République rend, au nom de la Nation, un hommage national au colonel Arnaud Beltrame qui a donné sa vie pour en sauver d’autres.
En s’offrant comme otage au terroriste retranché dans le supermarché de Trèbes, le lieutenant-colonel Beltrame a sauvé la vie d’une otage civile, faisant preuve d’un courage et d’une abnégation exceptionnels qui méritent respect et admiration de la Nation tout entière.
Un tel attentat nous questionne de nouveau sur nos valeurs et nos principes, sur les combats que nous devons mener pour les défendre, sur les sacrifices nécessaires pour les protéger.
Le problème de la radicalisation de nombreux jeunes gens, dont la plupart est de citoyenneté française et a fréquenté l’école de la République, bouscule violemment notre confiance dans notre capacité à faire adhérer certains de nos compatriotes aux valeurs de respect, de tolérance et de solidarité de notre modèle social.
La laïcité est le ciment de notre pacte national de vivre ensemble.
Elle permet à chacun de croire ou de ne pas croire en toute liberté, de pratiquer son éventuelle foi sans jugement de la part de l’État car celui-ci connaît toutes les religions et autres formes de spiritualités.
Elle donne aussi à tous la garantie que les lois et les règles qui régissent notre société ne sont pas dictées par telle ou telle religion ou spiritualité car notre République ne les reconnaît pas.
Comme toutes les autres religions, comme l’athéisme aussi, les musulmans, croyants ou non, pratiquants ou non, ont toute leur place au sein de notre communauté nationale.
L’islam partage les valeurs de la République mais l’islamisme non, car il tue à travers le monde, très majoritairement des musulmans d’ailleurs.
Nous ne pouvons accepter des idées qui tuent des personnes à cause de leur croyance, qui criminalisent l’athéisme ou l’apostasie, qui maintiennent les femmes dans un état d’asservissement, qui assassinent les homosexuels…
En France, l’école a pleinement son rôle à jouer pour rappeler à nos élèves que l’obscurantisme, le relativisme scientifique, le communautarisme… sont des idéologies fondées sur la division des individus alors que l’ouverture d’esprit, la connaissance, le brassage des populations… sont des facteurs émancipateurs qui permettent à chacun d’entre nous d’aborder nos semblables avec confiance et générosité.
« Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame est mort au service de la Nation, à laquelle il avait déjà tant apporté. En donnant sa vie pour mettre un terme à l’équipée meurtrière d’un terroriste djihadiste, il est tombé en héros. »
Ces mots du Président de la République rappellent que partout dans le monde, des soldats français combattent, sont blessés et parfois meurent pour nos idéaux de vérité et de solidarité.
Dans notre pays aussi, des policiers et des militaires remplissent leurs missions quelquefois au péril de leur vie.
Plus largement, tous ceux qui, en France comme à l’étranger, remplissent leurs missions au nom de l’État et de ses services publics, portent nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité.
Le Proviseur,
Frédéric Pasco
Lisez l’article de la Nouvelle République consacré aux hommages rendus dans la ville d’Amboise, en cliquant sur le lien suivant https://www.lanouvellerepublique.fr/amboise/un-hommage-et-des-roses-2?queryId%5Bquery1%5D=57cd2206459a452f008b4594&queryId%5Bquery2%5D=57c95b34479a452f008b459d&page=11&pageId=57da5cf8459a4552008b4aef